7 mythes et légendes autour de la Rétrospective Agile
Imaginez une réunion d’équipe où chaque membre pourrait librement échanger ses idées, contribuer à repérer les obstacles à venir tout en proposant des solutions innovantes. Le tout dans l’optique d’aider l’équipe à s’améliorer continuellement.
La bonne nouvelle, c’est que cette réunion existe : il s’agit bien entendu de la rétrospective Agile ! Bien plus qu'un simple débriefing, la « rétro » est un outil essentiel pour booster la productivité et la collaboration au sein de votre équipe.
Pourtant, malgré ses nombreux avantages, la rétrospective reste à ce jour encore floue ou méconnue pour bon nombre de personnes. La faute à certaines idées reçues que nous allons justement prendre le temps d’étudier dans cet article.
Ces idées reçues, nous les connaissons bien chez Neatro. Depuis 2019, nous dialoguons avec des centaines de professionnels, qu'ils soient issus ou non de l’Agilité. Cet article est une représentation fidèle des idées reçues autour des rétrospectives dont on nous a fait part.
Il y a donc de bonnes chances que vous y retrouviez des idées qui ont pu effleurer votre esprit un jour ou l’autre! 😇
Abordons ensemble sans plus attendre les sept mythes les plus courants qui entourent la rétrospective.
On répond toujours aux mêmes questions dans une rétrospective
On ne discute que des problèmes du passé dans une rétrospective
On ne traite pas de données tangibles dans une rétrospective, c’est juste du blabla
1. « Les rétrospectives sont une perte de temps »
Répondre aux courriels, résoudre un problème informatique, aller en rendez-vous client….nos journées sont si chargées que l’idée de rajouter des réunions de rétrospectives à notre liste peut nous donner des sueurs froides.
D’ailleurs, certains peuvent les percevoir comme des moments où l'équipe perd du temps à discuter de faits divers, « ce n’est pas du vrai travail ».
Pourtant, les avantages des rétrospectives se traduisent par des indicateurs concrets et mesurables :
Le score ROTI (Return on Time Invested), qui traduit la perception des participants sur la valeur du temps investi dans la rétro, est un indicateur très pertinent sur la qualité et l’utilité d’une rétro. À titre d’exemple, le score ROTI médian de toutes les rétrospectives effectuées sur Neatro est de 4.5/5 (janvier - juin 2024).
Selon l’étude “Do Team and Individual Debriefs Enhance Performance? A Meta-Analysis” (en anglais), les équipes qui débriefent régulièrement augmentent leur productivité de 20% à 25% en moyenne. Rappelons-nous que la rétrospective est précisément un excellent moyen de débriefer en équipe !
Selon l’étude “The Impact of Agile. Quantified.” (en anglais), les équipes affirment qu’effectuer des rétrospectives de Sprint leur permet d’augmenter leur capacité de réactivité de 24 % et leur niveau de qualité de 42 %.
En parlant de perte de temps ! Ajoutons que les actions tirées d’une rétrospective peuvent bénéficier du cadre SMART, ce qui permettra à vos équipes de suivre leurs plans d’action de façon structurée et efficace, et donc d’éviter de perdre du temps.
2. « Les rétrospectives ne fonctionnent qu'avec une équipe Agile »
Certains croient dur comme fer que les rétrospectives sont exclusivement réservées aux équipes Agile, particulièrement celles utilisant Scrum.
En réalité, toutes les équipes peuvent faire bon usage des rétrospectives, peu importe leur méthodologie ou rythme de travail, le but étant d'inspecter une situation puis de s'adapter à la réalité.
On se réunira donc pour réfléchir à des pistes d'amélioration, en permettant à tout le monde de s’exprimer.
Les équipes marketing, par exemple, peuvent organiser une rétrospective après le lancement d'une campagne pour affiner leurs stratégies. Les équipes de développement produit peuvent en tirer parti après chaque phase de développement pour ajuster et améliorer le produit.
Voici une liste non exhaustive de thèmes de rétrospectives applicables dans divers contextes :
Le modèle DAKI, pour conduire un post-mortem de projet,
L'activité des Pour et des Contre, pour faciliter la prise de décisions d’équipe,
La rétro de fin d’année, pour mener un bilan de l’année qui s’écoule.
Quelle que soit l'expertise de votre équipe, les rétrospectives seront donc un moyen flexible et ludique de coordonner vos opérations.
3. « On répond toujours aux mêmes questions dans une rétrospective »
L'une des manières les plus simples de mener une rétrospective consiste à évoquer ces trois questions :
Qu'est-ce qui s'est bien passé ?
Qu’est-ce qui n’a pas marché ?
Qu’est-ce qui pourrait être amélioré ?
On retrouve d'ailleurs ces trois questions dans l'un des formats de rétro les plus populaires de Neatro, What Went Well.
Mais après tout, pourquoi se limiter à ces trois questions? Il existe une infinité de questions de rétrospective qui vous permettront de tirer la meilleure valeur des échanges dans votre rétrospective.
Vous êtes d’ailleurs encouragé·e à varier les scénarios pour conserver l’aspect ludique sur le temps long, tout en permettant au groupe de s’attaquer à de nouveaux angles de réflexion.
Par exemple :
Encourager à parler de la vulnérabilité et communiquer ses émotions avec le modèle Glad, Sad, Mad
Valoriser les apprentissages avec l’activité « Qu’avez-vous appris ? »
Resserrer les liens dans l’équipe avec la rétrospective de Cupidon
4. « On ne discute que des problèmes du passé dans une rétrospective »
Le saviez-vous ? Le terme rétrospective tire ses racines du terme latin retro, qui signifie « en arrière, derrière ».
On pourrait donc penser qu’une rétro consiste à se réunir pour ressasser les expériences passées, sans prise sur le futur de l’équipe.
Erreur ! Comme vous vous en doutez, la rétrospective va bien au-delà de ceci.
Au contraire, la rétrospective peut apporter une véritable bouffée d’air frais pour mettre les choses en perspective.
La rétrospective est également un moment pensé pour célébrer les succès et discuter de potentielles solutions pour vous permettre de mieux vous projeter dans l’avenir.
Par exemple, en discutant de données quantitatives ou de témoignages sur un produit, vous ferez ressortir des informations utiles pour anticiper les éventuels problèmes.
Et en encourageant une culture d’échange des idées et de reconnaissance, vos rétrospectives deviendront un catalyseur indispensable du développement positif de l'équipe.
5. « Seul un Scrum Master peut animer une rétrospective »
« Faciliter une rétro, ça doit sûrement prendre des connaissances spécifiques. Alors un Scrum Master est probablement le mieux qualifié pour gérer la rétro. »
Qui ne s’est jamais dit ça, hein ? :)
En effet, ce mythe est bien ancré car on s'attend généralement à ce qu'un Scrum Master anime lui-même les événements Scrum, y compris les rétrospectives
En réalité, n'importe quel membre de l'équipe peut animer une rétrospective.
Que vous soyez développeur, designer, chef de projet, directeur de création, comptable ou encore vendeur, vous pourriez tout à fait faciliter une rétrospective de projet ou d’équipe!
La seule chose qui compte réellement est votre capacité à créer un environnement sûr et ouvert pour la réflexion et les échanges.
Pour ce qui est des rétrospectives fréquentes (comme les rétrospectives de Sprint, par exemple), nous vous suggérons d'instaurer un cycle de rotation des personnes en charge de la facilitation des rétrospectives. En démocratisant le rôle de facilitateur de rétro au sein de l'équipe, vous aiderez chaque membre à développer son leadership à travers cet exercice.
Certains membres de votre équipe veulent se lancer dans l'animation de leur première rétro, mais ont des croyances limitantes qui les retiennent à passer à l'acte?
Invitez-les à consulter notre guide pour animer une rétrospective. Nul besoin d'être Scrum Master pour apprendre à mener à bien une rétrospective.
6. « On ne traite pas de données tangibles dans une rétrospective, c’est juste du blabla »
C’est l'un des mythes très courants de ce format de réunion : étant donné qu’il est axé sur le dialogue et la communication, on pourrait croire qu’il ne repose pas sur des données tangibles.
En réalité, les rétrospectives sont des sessions d’intelligence collective reposant sur des faits, des chiffres et des améliorations quantifiables.
Vous devez donc veiller à ce que les discussions englobent des données quantitatives, aussi appelées données objectives.
« Les données objectives représentent des choses que vous pouvez voir, entendre, compter, mesurer ou vérifier d’une façon ou d’une autre. »
- Derby, Larsen, Horowitz, Agile Retrospectives (Second Edition)
Il peut d’agit par exemple :
du nombre de nouveaux abonnements ou d’abonnements annulés,
du nombre de demande d’aide technique,
du nombre de produits défectueux
En complément des données quantitatives, la rétrospective permet aussi d’intégrer des données qualitatives, aussi appelées données subjectives.
« Les données subjectives sont des informations provenant d'un point de vue personnel, comme des sentiments, des perceptions ou des préoccupations. »
- Derby, Larsen, Horowitz, Agile Retrospectives (Second Edition)
Comment faire ressortir des informations subjectives dans vos rétros ? Vous pourriez ici vous appuyer sur ce genre de questions :
Quelle a été votre plus grande fierté au cours de ce projet ?
Quelles ont été vos sources de stress ou d'inquiétude ?
Quelles ont été vos sources de motivation pendant ce Sprint ?
Comme nous venons de le démontrer, la palette de données mesurables dans une rétrospective est donc très vaste et vous permettra de suivre l’évolution de vos équipes en toute facilité.
7. « C’est difficile d’animer une rétrospective à distance »
Avec l'adoption du télétravail, animer une rétrospective à distance peut sembler compliqué en raison du manque d'interaction en personne et des défis liés à la lecture des indices non verbaux.
Après tout, ne dit-on pas que 70 % des communications sont non verbales?
On pourrait aussi penser que les participants soient tentés de consulter leurs courriels ou de se distraire par d'autres tâches à leur agenda lors des réunions virtuelles.
Mais détrompez-vous : animer une rétrospective à distance est tout à fait réalisable grâce aux nouvelles technologies de communication en ligne.
Il existe principalement deux types de solutions pour les rétrospectives à distance : les outils de tableaux blancs virtuels et les outils spécialisés dans les rétrospectives.
Les tableaux blancs virtuels, comme Miro ou MURAL, permettent de visualiser les idées en temps réel et de collaborer de manière interactive.
Cependant, pour une expérience de rétrospective plus intuitive et efficace, des outils spécialisés comme Neatro offrent des fonctionnalités dédiées, comme des modèles de rétrospective prêts à l'emploi, un cadre de réflexion structuré, un suivi des actions et des analyses intégrées.
Ces outils spécialisés facilitent non seulement l'animation des rétrospectives à distance, mais augmentent également l'engagement des participants et l'efficacité des discussions.
En adoptant ces technologies, les équipes peuvent maintenir une collaboration productive et continue, même à distance.
Conclusion
En démystifiant ces 7 mythes et légendes, nous avons bien vu que la rétrospective est un outil puissant pour fédérer, engager, et rendre plus fortes les équipes. Car n’oubliez pas que ce sont des équipes qui se sentent écoutées et comprises qui feront la différence dans votre organisation.
Et si vous passiez de la théorie à la pratique ?
Il est temps d'offrir à votre équipe la meilleure expérience de rétrospective sur le marché ! Essayez Neatro gratuitement, c'est sans engagement.